Errant au hasard depuis son départ, Meneldil arriva dans un sentier au beau milieu des Terres de la Mort. Cet endroit, le vieux démon l'avait déjà vu mais lors d'une bataille sanglante contre un ennemi qui n'en était peut être plus un aujourd'hui. Après tout, il y avait déjà plusieurs décennies voir siècle qu'il ne s'était mêlé à la politique du royaume des ténèbres. Tant de morts, tant de souffrances mais pour quelles raisons? Après tout lorsqu'il était dans l'armée des ténèbres on ne lui expliquait pas pourquoi la personne en face était son ennemi. On lui disait simplement qu'il était un obstacle pour lui et sa race. Tel les purificateurs de ce monde, les démons, les humains, les elfes et toutes ces autres races pensaient servir le monde sous leur propre idéal qui malheureusement divergeait des uns des autres.
Le sentier était dépourvu de verdure. Seuls des arbres morts trônaient tout autour de la route. Une légère brise se leva faisant danser les quelques feuilles mortes et courber la ramure des ifs. Meneldil, se rappela un combat avec un adversaire et saliva en repensant à son agonie.
- Aïe!
Un serpent venait de le mordre. Perdu dans ses pensées il ne l'avait pas vu arrivé. Le reptile portait une marque en forme de V sur son front: une vimère! Son estomac trahit le démon et ce dernier se jeta sur son assaillant le tuant sur le coup. Affamé, il ôta la peau du serpent pour en extraire la pauvre chair qu'il s'éprit d'avaler. Après ce piètre repas, Meneldil revint à la carcasse du serpent afin de tirer un profit de cette trouvaille. Il arracha les crocs du reptile et récupéra le venin qu'il mit dans son sac. Cela pourrait sûrement servir un jour ou l'autre. Le démon en profita pour faire son inventaire. Il se résumait seulement à de quoi boire et manger pendant cinq à six jours tout au plus, de quoi écrire, une vieille carte du monde sûrement incomplète, quelques vêtements, et maintenant deux crocs de vimères et une petite bouteille contenant son venin. Il n'avait pas d'objets précieux, pas d'armes et encore moins d'argent. Pour tout dire, Meneldil était parti sur un coup de tête de chez lui avec seulement le stricte minimum.
Le soir commençait à tomber et le vieux démon songeait déjà à trouver un endroit où dormir. Ce sentier lui semblait interminable: cela fait déjà presque une journée entière qu'il l'avait amorcé. Il quitta sa forme humaine pour laisser paraître les ailes de sa forme originelle. Il s'envola haut dans le ciel afin d'apercevoir le bout du sentier. Encore quatre heures de marche et il y serait. Mais pour le moment Meneldil devait trouver un petit quelque chose pour s'abriter. Il décida de continuer un petit peu sa route en attendant une opportunité pour s'endormir. Quelques mètres plus loin, il trouva un arbre creux. L'espace était assez grand pour contenir un grand oiseau, les griffes de démon prêtes à trancher il s'approcha du lieu sacré où il pourrait demeurer pour cette nuit. Apparemment l'endroit était inhabité et c'est sous sa forme de corbeau qu'il s'endormit à l'intérieur, protégé du vent, du froid, et des quelques dangers de la nuit. Demain il finirait l'étape du sentier.